BEES - Hamzaoui 45100
  brin d'apiculture
 

Un brin d'api-culture


Le miel est certainement le dernier aliment entièrement naturel encore à notre disposition. Il devrait donc recueillir la grande majorité des suffrages des consommateurs qui se préoccupent de leur bien-être alimentaire.

Or, c'est loin d'être le cas. Le miel, soumis à l'écrasante concurrence du sucre industriel, est victime d'une surprenante méconnaissance de la part du public et d'un ensemble de préjugés qui, curieusement, le classent, dans l'esprit de beaucoup, dans la catégorie des produits "trafiqués".

Or - c'est là un étrange paradoxe - il s'agit bien, comme nous le disions plus haut, du dernier aliment entièrement naturel que nous puissions consommer. C'est en effet un aliment qui, du producteur - l'abeille - au consommateur - vous et moi - ne subit AUCUN traitement, AUCUNE transformation, AUCUNE adjonction. Le miel, en France tout du moins, est un produit soumis à des contrôles sévères. Tout ajout d'une substance étrangère (colorant, arôme ou autres) - a fortiori de plusieurs - le déclasserait ipso facto. Il ne serait plus permis de le commercialiser sous le nom de miel. Le terme "Miel" ne peut plus, dès lors, apparaître sur l'étiquette commerciale. C'est pourquoi, en France, tout miel du commerce est une substance naturelle.

Bien sûr, si ce miel est chauffé, par exemple, il perdra la plupart de ses propriétés thérapeutiques et gustatives. En revanche, qu'il soit liquide ou dur, les abeilles le consommeront avec autant de plaisir. Car, ne l'oublions pas, le miel est avant tout la nourriture de l'abeille et non celle des hommes. Pourtant, depuis la nuit des temps, le miel fut longtemps pratiquement la seule source de sucres à la disposition des êtres humains, jusqu'à la culture systématique des plantes sucrières - canne et betterave, principalement.

Mais le miel est loin d'être le seul produit de la ruche qui soit utile à l'homme. Quels sont ces autres produits ? Gelée royale, pollen, propolis, cire et venin, autant de substances très différentes les unes des autres tant par leur origine que par leur composition. Leurs propriétés, leur destination et leurs goûts sont également très variés. Il y a les substances que l'abeille secrète elle-même et celles qu'elle collecte sur les plantes visitées.

Les substances physiologiques, tout d'abord :

  • La gelée royale
    A la fois célèbre et mal connue. Elle est sécrétée par les ouvrières-nourrices dans leurs glandes pharyngiennes. Cette substance est destinée à l'alimentation de toutes les larves de la ruche pendant quelques jours et à celle de la reine pendant toute la durée de son existence. Contrairement à ce que pensent la plupart des gens, il ne s'agit absolument pas d'un miel de qualité supérieure mais d'une substance totalement différente. Sa composition est extrêmement complexe et certains de ses composants, encore mal déterminés, font l'objet de recherches actives. Son goût très acide est loin de valoir celui du miel ; c'est d'ailleurs pourquoi on la propose souvent dans le commerce mélangée au miel. La gelée royale, contrairement à la légende qui lui sert de cortège, ne possède aucun pouvoir mystérieux. En revanche, elle est incontestablement un remarquable aliment de soutien des états asthéniques et convalescents. Elle semble également réduire les états dépressifs par ses qualités euphorisantes et rééquilibrantes. En outre, des travaux récents - facultés des sciences d'Orléans, Francfort et Los Angeles - semblent mettre en évidence le rôle antiviral de certaines gelées royales provenant de butinages sur pollen riches en bore et en silicium - pollens de certaines bruyères et certains tournesols. En effet, tels pollens butinés, telles gelées royales sécrétées.


  • La cire
    Elle est produite par les glandes cirières des ouvrières qui se trouvent sur certains anneaux de leur abdomen. La cire est peut-être la mieux connue de toutes ces substances. Dans la ruche, elle constitue le matériau de base des rayons contenant le miel, le pollen ou les larves. Utilisée brute, elle sert aux artistes pour réaliser des moulages mais en combinaison avec d'autres produits du commerce, elle permet de confectionner des cirages, des encaustiques, des cosmétiques et même des pâtisseries - les cannelés de Bordeaux, par exemple.


  • Le venin
    Produit par la glande à venin de l'abdomen, près de l'aiguillon, son utilisation est avant tout médicale. Il semblerait que le venin soit recommandé dans le traitement des rhumatismes.

 

Les substances de collecte, à présent :

  • Le pollen.
    Il est, bien sûr, récolté sur les fleurs. Les abeilles en font de petites pelotes qu'elles piquent dans un creux de leurs pattes postérieures prévu à cet effet et qu'elles rapportent à la ruche où il servira à fabriquer le "pain d'abeilles", nourriture des larves. Le pollen est, lui aussi, un remarquable aliment de complément pour l'homme.

  • La propolis
    Il s'agit d'une sorte de mastic composé de résines récoltées sur différents bourgeons de peuplier, entre autres - de cire et d'autres éléments en moindres quantités. Les abeilles s'en servent pour consolider leurs constructions, pour rétrécir et donc protéger les entrées de leur habitation, pour colmater des fissures ou encore pour embaumer les petits animaux - mulot, couleuvre, etc. - qui, après avoir réussi à s'introduire dans la ruche, y ont été tués mais que les abeilles n'ont pas eu la force de ressortir. La propolis est un très puissant antiseptique et, dit-on, un antibiotique naturel.

*
* *

Mais quel être vivant élabore tous ces produits ? L'abeille, bien sûr ; mais encore ? Qu'est-ce, exactement, qu'une abeille ? C'est un animal, incontestablement. Mais qui n'a rien à voir avec les animaux que nous fréquentons quotidiennement et que nous connaissons bien. A l'instar de tous les animaux dits sociaux, l'abeille n'existe pas en tant qu'individu. Elle n'a d'existence qu'en tant que membre d'un groupe structuré, homogène et au sein duquel notre abeille accomplit des tâches bien définies. Tous les membres de la colonie sont irrémédiablement interdépendants.

Si l'abeille A, à l'esprit particulièrement aventureux, décidait soudain de prendre son indépendance et de partir seule chercher fortune de son côté, elle n'irait sûrement pas loin. Ses congénères qui la réchauffent la nuit et la reine qui lui donne des ordres en permanence, lui manqueraient bientôt cruellement. Elle ne saurait où loger, que manger, quoi faire, bref, elle ne serait plus elle-même.

Certains chercheurs pensent que la colonie d'abeilles est, en réalité, un super-organisme. Chaque abeille - reine, ouvrière ou mâle - ne serait qu'une cellule vivante de l'organisme-colonie. Les comportements de chaque individu et de la colonie répondraient en somme à ce que certains ont baptisé "l'esprit de la ruche". Qui détient la clé, qui tire les fils de cet "esprit" ? Personne et chacun, sans doute. C'est là le moindre des mystères de ce petit univers.

Cet univers, tel que nous le connaissons généralement, se réduit à une ruche en forme de petite maison, grouillant de vie et de bourdonnement, et à un apiculteur engoncé dans sa combinaison, protégé derrière son voile. Mais cet univers est, en réalité, bien plus complexe. Une colonie comprend, au plus fort de la miellée, près de 80.000 abeilles et parfois plus. Chaque classe d'âge y a un rôle spécifique et la reine - en réalité, la mère - dirige la colonie à l'aide d'ordres olfactifs, principalement. Le travail le plus méconnu de l'abeille, et peut-être le plus important pour l'homme, n'est pas la fabrication de miel. C'est la pollinisation. Sans le transport d'une fleur à l'autre des pollens fécondants, les plantes devraient s'en remettre au bon vouloir du vent. L'abeille, au cours de son existence, par sa visite systématique de millions de fleurs effectuera un labeur inestimable. Arboriculteurs et maraîchers reconnaissent parfaitement ce rôle essentiel pour leur production puisqu'ils passent des accords avec des apiculteurs, contre monnaie sonnante et trébuchante, pour que ces derniers installent des ruches dans leurs champs ou vergers au moment des floraisons. Le miel s'ajoute à la rémunération de l'apiculteur. Vingt-cinq pour cent des miels consommés proviennent de cette pollinisation systématisée.

Crus, couleurs, textures

Le miel "toutes fleurs" (ou "mille fleurs") est le résultat d'un mélange réalisé à la source par les abeilles elles-mêmes et non par l'apiculteur. Le miel "monofloral" est obtenu grâce à la pratique de la transhumance des ruches, de lieu de floraison en lieu de floraison. L'autre grande catégorie est le miel "monofloral" (ou "miel de cru"), un terme d'ailleurs impropre puisque le butinage se fait également, pour une part minoritaire, sur des floraisons voisines et disparates. Les couleurs des miels, très diverses, dépendent presque exclusivement de leurs origines florales différentes.

D'une manière générale, on peut dire que les miels clairs sont doux tandis que les miels foncés sont plus corsés avec, dans chaque catégorie, des nuances et des degrés infinis. On peut affirmer qu'il existe autant de miels que de ruches. Quant aux textures, variées elles aussi, la règle est plus simple. Au moment de l'extraction, tous les miels sont liquides. Ils cristalliseront tous, plus ou moins rapidement, là également selon leur origine botanique. Certains, comme le miel d'acacia, resteront liquides très longtemps, tandis que d'autres, comme le miel de colza, cristallise dès après la récolte. Là aussi, tous les degrés de cristallisation se rencontrent selon les variétés. Il faut noter que le miel cristallisé possède exactement les mêmes propriétés gustatives et thérapeutiques que le même miel encore liquide.

On doit savoir, en outre, que le miel s'extrait à froid et non à chaud, comme certains le pensent. A chaud, la cire des cadres fondrait et ne ferait que compliquer la tâche de l'apiculteur. En hiver, il arrive que l'apiculteur nourrisse ses abeilles mais il faut savoir que ce nourrissement est exceptionnel et ne se produit que lorsque les réserves de la ruche baissent dangereusement. L'apiculteur rend alors aux abeilles une partie du miel qu'il leur a prélevé au moment de la récolte. Certains préfèrent leur donner du candi qui est sucre industriel travaillé, ce qui n'est pas souhaitable. Toutefois, il faut savoir qu'à l'époque où ce type de nourrissement est administré à certaines colonies, les hausses qui contiennent la part de l'apiculteur ne sont pas encore posées sur les ruches et par conséquent, le miel récolté plus tard ne proviendrait pas de la transformation de ces sucres industriels, mais bien de la transformation du nectar des fleurs. D'ailleurs, outre le fait que le miel aurait un aspect et un goût fort différents, quel intérêt l'apiculteur aurait-il à acheter du sucre pour le faire transformer en miel par ses abeilles, alors que le nectar ne lui coûtera rien ?

Les méfaits du miel : fait-il ou ne fait-il pas grossir ? Le miel, contrairement au sucre industriel constitué de 100% d'un sucre complexe, le saccharose, contient majoritairement des sucres simples - fructose et glucose, entre autres. Ces monosaccharides sont aisément assimilés par l'organisme. De plus, pris en quantités raisonnables, le miel ne fait pas plus grossir que n'importe quel autre aliment.

L'apiculteur serait-il un exploiteur sans scrupules ? Il faut savoir que les abeilles possèdent l'instinct d'accumulation. Tant que les fleurs donnent du nectar et tant qu'il y a de la place dans la ruche, les abeilles vont engranger du miel. L'apiculteur ne fera que prélever le surplus de la récolte et ne lèsera donc pas les abeilles.

Il faut rappeler que le miel ne coule pas d'un robinet installé au bas de la ruche. Pour arriver dans un pot de miel, brillant, savoureux, il aura fallu tout le travail ardu et attentif de l'apiculteur. En effet, ce n'est pas une mince affaire que de maîtriser, dans un seul rucher, quelques millions d'abeilles, le plus souvent douces, mais parfois fort susceptibles. Son travail ne se borne pas à quelques visites, de loin en loin, au rucher. Il lui faudra veiller au bon état sanitaire de ses ruches, sélectionner des souches prolifiques, travailleuses, nettoyeuses, douces, etc. Il procèdera donc à l'élevage des reines-mères de son cheptel. Ce sont, en effet, les reines qui détermineront et communiqueront défauts ou qualités à leurs ouvrières. La récolte représente bien sûr le gros du travail mais l'hivernage ne met pas un terme à l'ouvrage. Il faudra profiter de la saison froide pour construire ou réparer le matériel qui devra resservir dès les premiers beaux jours.

L'introduction des reines
par Gilles Fert
Abeilles sélectionnées


Rien de plus décevant pour un apiculteur que de constater la destruction de la nouvelle reine introduite. Aucune méthode d'introduction n'est fiable à 100%, mais quelques précautions élémentaires permettant d'obtenir un taux d'acceptation élevé.

L'apiculteur doit régulièrement remplacer la vielle reine défaillante d'une colonie par une jeune reine fécondée, il lui faut prendre un minimum de précaution. Introduire dans un essaim artificiel ou un paquet d'abeilles une reine vierge ou une cellule royale âgée de 11 jours demande également quelques tours de mains.

En fonction des races

Certaines races d'abeilles ou certains croisements acceptent mieux ce changement de reine. Cette opération est particulièrement difficile avec l'abeille noire d'Europe de l'Ouest (Apis mellifera mellifera). Par conséquent, il faut prendre le maximum de précautions au moment de l'introduction. Par contre, on rencontre très peu de difficultés lorsqu'on travaille avec l'abeille italienne dite abeille jaune (Apis mellifera ligustica). Dans une moindre mesure, les opérations se déroulent relativement bien avec l'abeille caucasienne et carniolienne et leurs croisements.

Introduction des cellules royales

Avantages :

taux d'acceptation élevé par rapport à l'introduction des reines vierges;
une perte négligeable en cas d'échec;
rapide.

Inconvénients :

perte de temps jusqu'à la fécondation;
pas de contrôle possible de l'aspect physique de la reine;
manipulation des cellules d'un âge précis (la veille de la naissance, soit le 11ème jour après le greffage);
expédition par la poste plus délicate que pour des reines.

Méthode :

Introduisez en fin de journée une seule cellule royale par essaim. Placez-la le plus près possible du couvain. Accompagnez cette introduction par un léger nourrissement (2 verres). Manipulez la cellule en la tenant par le support porte-cupule. Afin d'introduire une cellule viable il est important de contrôler par transparence face à une source de lumière l'état de la jeune reine. Cette opération s'appelle le "mirage" identique à celle pratiquée pour les œufs. 

Exemple d'utilisation :

Afin de faciliter les acceptations, et de travailler rapidement, la plupart des éleveurs de reines préfèrent introduire des cellules royales dans les nuclei de fécondation. Après avoir jugé et récolté la jeune reine qui pond depuis une semaine environ, cette jeune reine fécondée est retirée, et après un orphelinage de 24 h une cellule royale âgée de 11 jours est introduite. Ce temps d'orphelinage est suffisant lorsque la population est petite. 

Dans les régions où certains écotypes d'abeilles locales sont particulièrement difficiles, les apiculteurs introduisent des cellules royales âgées de trois jours afin d'augmenter le taux d'acceptation. L'inconvénient est bien sûr une perte de temps, mais dans certains il s'agit de l'unique possibilité d'acceptation.

Introduction des reines vierges

Avantages :

possibilité de contrôler l'aspect physique de la reine vierge,
plus de souplesse dans les dates d'introduction par rapport aux cellules royales, (6 jours pour les reines vierges),
possibilité de marquer les reines vierges avant la fécondation,
les reines vierges voyagent mieux que les cellules,
gain de quelques jours par rapport aux cellules,
plus économique que les reines fécondées.

Inconvénients :

taux d'acceptation moins élevé par rapport aux cellules et aux reines fécondées,
nécessite l'utilisation d'une cagette de protection,
logistique plus lourde (candi, cagette, pointe...),
la reine vierge peut s'envoler au cours des manipulations,
on ne dispose que de 6 jours maximum pour expédier et introduire la reine vierge. 

Méthode :

Faire accepter une reine vierge est certainement l'opération la plus délicate que rencontre l'apiculteur. C'est pourquoi, n'hésitez pas à prendre le maximum de précautions. Plus la population est petite, meilleure sera l'acceptation. Utilisez de préférence une cage d'introduction sur couvain et non la cage d'expédition. Placez cette cagette grillagée sur une portion de couvain naissant. Introduisez la reine seule dans la cage. Libérez cette reine 2 jours après en prenant garde quelle ne s'envole pas.

Introduction avec une cellule plastique

On trouve chez les fournisseurs de matériel apicole des cellules royales en plastiques qui permettent d'emprisonner la reine vierge, et de créer ainsi une seconde naissance. Ce petit cône en plastique est obstrué par un opercule de cire suffisamment fin pour que la reine se libère seule. Cette cellule royale artificielle est placée verticalement entre deux cadres près du couvain.

Certains collègues d'Europe de l'Est introduisent directement les reines vierges dans les paquets d'abeilles. Ils enduisent totalement cette jeune reine avec de la gelée royale. 

Conseil :

Si vous utilisez des abeilles noires, l'introduction des reines vierges est fortement déconseillée. Ce n'est qu'en utilisant une population issue de paquets d'abeilles qu'on obtient un taux d'acceptations suffisant. En effet, les paquets sont composés de jeunes abeilles issues de plusieurs ruches. Par conséquent, le mélange de phéromones désorganise et perturbe les abeilles qui deviennent ainsi plus tolérantes.

Introduction des reines fécondées

Avantages :

interruption de ponte réduite dans le cas de renouvellement de reine,
taux d'acceptation plus élevé par rapport aux reines vierges,
possibilité de clipper et marquer la reine,
les reines fécondées voyagent très bien plusieurs jours, et se conservent plusieurs mois dans une banque à reines.

Inconvénients :

coût plus élevé que les cellules royales ou les reines vierges.

Méthode cagette d'expédition

Les reines fécondées sont généralement introduites dans leur cagette d'expédition.

Orphelinez la ruche à remérer 2 à 3 jours avant l'introduction de la jeune reine. 
Retirez les accompagnatrices de la cagette d'expédition, qui d'une part peuvent être vectrices de maladies et d'autre part engendrent une agressivité avec les ouvrières de la colonie à travers le grillage.
N'oubliez pas d'enlever le bouchon de liège ou la languette plastique côté candi.
Perforez le candi sur toute son épaisseur à l'aide d'une allumette, vérifiez bien qu'il n'y a pas d'abeilles mortes pouvant obstruer le passage.
Détruisez les amorces de cellules royales naturelles.
De préférence en fin de journée, placez la cagette soit horizontalement le grillage vers le bas, ou en suspension entre deux cadres de couvain.
Donnez environ 2 verres de sirop, surtout en période hors miellée.

Les ouvrières libéreront la reine en grignotant le candi. Cette méthode donne de bons résultats, principalement en période de miellée. Si vous introduisez sur des populations d'abeilles noires, adoptez de préférence la méthode sur couvain naissant décrite dans le paragraphe suivant.

Attention! Une reine fécondée qui a cessé sa ponte quelques jours peut s'envoler. Par conséquent, si vous introduisez une reine qui a voyagé par la poste, il est préférable de mouiller les abeilles avant d'ouvrir la cagette de transport. Immergez tout simplement 2 secondes la cagette avec la reine et ses accompagnatrices dans un seau d'eau à température ambiante. Ainsi, la reine ayant les ailes collées par l'eau ne peut s'envoler. Précaution à prendre également pour les reines vierges.

Les reines qui ont voyagé plusieurs jours en cagettes d'expédition produisent moins de phéromones que les reines en pontes. Par conséquent, on constate un taux d'acceptation inférieur par rapport aux reines qui n'ont pas eu une interruption de ponte. Cette production de phéromones revient à mesure que la reine pond. 
Sachez que le comportement de rejet est beaucoup plus fréquent dans le cas d'introduction de reine de race différente à celle de la colonie. Par conséquent, si vous recevez des reines de l'étranger, ou des "jaunes" que vous voulez introduire dans votre cheptel d'abeilles noires, soyez prudent, et entourez-vous du maximum de précautions pour réussir.

Introduction des reines de valeurs

Les reines souches inséminées artificiellement, issues d'une longue et rigoureuse sélection valent parfois quelques centaines d'Euros. L'erreur pour leur acceptation n'est pas permise. L'opération sera longue et contraignante.

Méthode :

Faites un essaim artificiel si possible à partir d'une population hybride ou italienne. 
Après avoir localisé et isolé la reine de la ruche, l'essaim est constitué seulement d'un cadre de couvain naissant, un cadre de réserve miel pollen et un cadre bâti vide.
Secouez dans la ruchette 3 à 4 cadres de couvain. C'est là que se trouvent les jeunes abeilles.
Réduisez l'entrée de cette ruchette pour ne laisser qu'un ou deux passages d'abeilles.
Déplacez la ruchette à l'opposé du rucher, minimum 10 à 20 m.
Environ 24 h. après cette opération, les vieilles abeilles ont regagné leur ruche d'origine. Dès lors, vous pouvez introduire en fin de journée la reine souche seule sous la cage placée sur une portion de couvain naissant. 
Nourrissez avec 20 cl. (2 verres) de sirop concentré à 50/50.
2 à 3 jours après cette introduction, retirez la cage afin de libérer la reine qui a commencé à pondre là où les abeilles sont nées.
vous pouvez renforcer cette petite colonie avec des cadres de couvain naissant prélevés dans d'autres ruches, au rythme d'un tous les 6 jours.

Chez nos voisins

En Nouvelle-Zélande où on utilise l'abeille italienne, l'introduction des reines fécondées se fait parfois à l'aide d'une poche de papier journal. D'une dimension de 20x15 cm, on y introduit une cinquantaine d'abeilles que l'on secoue sans ménagement durant 30 secondes. Cette micro-colonie rentre très rapidement en état de bruissement qui est le comportement caractéristique des abeilles orphelines. On introduit ensuite directement la nouvelle reine dans le sachet. Cette pochette fermée est placée entre deux cadres. Les abeilles grignoteront le papier et les prisonnières se retrouveront libérées ainsi que la reine, quelques heures après.

Au Canada, certains apiculteurs utilisent directement une ruchette de fécondation pour le renouvellement de leurs reines. La vieille reine est éliminée une demi-heure avant l'introduction d'une ruchette complète, c'est à dire avec ses cadres. Il s'agit en fait d'une réunion, puisqu'on introduit les cadres, les abeilles et la nouvelle reine. La population de la ruche initiale est secouée devant l'entrée, de manière à désorganiser au maximum la colonie et d'en perturber les phéromones. Cette opération est suivie d'un nourrissement.

En Australie, sur certaines exploitations, le renouvellement des reines se fait à partir de cellules royales âgées de 11 jours (la veille de leur éclosion). Pendant la période de miellée, une seule cellule est placée dans la dernière hausse sans retirer la vieille reine. Cette cellule est protégée par un cône en plastique ou tout simplement entourée de papier aluminium laissant l'extrémité libre. En effet, les ouvrières n'ont pas les mandibules assez puissantes pour détruire la cellule par son extrémité. La jeune reine vierge naît et cohabite quelques jours avec la vieille en attendant le jour de la fécondation. Dans le meilleur des cas, on provoque ainsi une supersédure, c'est à dire un renouvellement de reine sans essaimage. Dés que la jeune reine commence sa ponte et répand plus de phéromones que la vieille, les ouvrières éliminent parfois cette dernière. Ceci reste très théorique, mais d'après nos collègues cela marche à 60%, ce qui vu le coût dérisoire de cette méthode reste économiquement valable. Rappelons que les abeilles sont de race italiennes ou croisées avec des caucasiennes ou carnioliennes.

En Europe de l'Est, les apiculteurs écrasent la vieille reine sur le grillage de la cagette qui contient la nouvelle reine à introduire. Cette cagette est placée horizontalement entre deux cadres. La reine sans accompagnatrices n'a pas la possibilité de se libérer. Deux jours après, elle est directement libérée sans précautions particulières.

Précautions

être sûr de l'état sanitaire de la colonie,
choisir si possible une autre abeille que la noire,
introduire en fin de journée,
éliminer dans la mesure du possible les vieilles abeilles,
accompagner l'introduction par un nourrissement (2 verres),
réduire l'entrée de la ruche afin d'éviter le pillage,
ne pas faire d'introduction en présence de lanière traitement varroa

Les phéromones

La vie et le comportement d'une colonie d'abeilles est gérée en grande partie par les phéromones. Ces phéromones sont des composés chimiques naturels produits par les abeilles. La plus connue des apiculteurs est sans doute la phéromone de rappel émise par la glande de "Nassanoff" qui se trouve à l'extrémité de l'abdomen. Cette glande visible à l'œil nu diffuse des molécules chimiques spécifiques à chaque colonie, et permet aux abeilles de se retrouver et de se regrouper au cours de l'essaimage ou après la perturbation crée suite à la visite de l'apiculteur. Il en existe des dizaines d'autres comme les phéromones d'alarmes se trouvant dans le venin. La reine utilise plusieurs types de phéromones telles que les phéromones mandibulaires, les phéromones des glandes tarsales situées sous les pattes, les phéromones des glandes tergites situées sur l'abdomen etc., par toutes ces phéromones la reine empêche le développement des ovaires des ouvrières, jouant ainsi son rôle unique dans la colonie. Par conséquent, l'apiculteur doit tenir compte de cette "odeur" spécifique à chaque colonie au moment de l'introduction d'une nouvelle reine.

Paquet d'abeilles

Paquet d'abeilles est la traduction littérale du terme anglo-saxon "package-bees". La majorité du commerce des abeilles à travers le monde se fait à partir de ces essaims nus. Les acceptations de reines en sont facilitées. De plus, sur le plan sanitaire, ils sont plus sûrs que les essaims sur cadres.

Le clippage

Cette opération, appelée "clippage" (de l'anglais to clip = couper), qui consiste à couper une partie d'une aile, se pratique depuis l'époque Romaine. En plus d'éviter que l'essaim ne parte trop loin, le clippage permet de bien identifier la reine même si sa marque de peinture est partie. Les éleveurs coupent une des ailes gauches les année impaire et la droite les années paires. 

Réception des reines

n'ajoutez pas d'eau sur les cages, le candi contient suffisamment d'humidité pour maintenir la reine et les accompagnatrices vivantes plus d'une semaine,
n'entreposez pas les reines encagées dans un local où se trouve une plaquette insecticide,
évitez l'excès de chaleur ou l'exposition direct au soleil (boîte aux lettres, voiture du facteur, etc..), température idéale : 15 à 25°C.
en cas de problèmes météo, vous pouvez conserver les reines fécondées plusieurs semaines dans leurs cages d'expéditions en les plaçant dans une banque à reines (conduite comme un finisseur à cellule royales). 
vous n'avez que 6 jours maximum après leur naissance pour utiliser des reines vierges.

 
  Today, there have been 4 visiteurs (25 hits) on this page!  
 
This website was created for free with Own-Free-Website.com. Would you also like to have your own website?
Sign up for free